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Jean-Jacques GOLDMAN  Une star à sa façon  1951-...

 

Au fil des années, Jean-Jacques Goldman, cet éternel jeune homme discret, s'est imposé comme une des grandes valeurs de la chanson française. Non seulement en tant qu'interprète (avec Taï Phong, le groupe de ses débuts, en solo, ou encore avec ses comparses Michael Jones et Carole Fredericks), mais aussi en tant qu'auteur, en composant des dizaines de tubes. Johnny Halliday, Céline Dion, Khaled, Marc Lavoine, Patricia Kaas,… ont interprété des succès de JJG. Ce dernier, souvent caché sous un pseudo, continue à fuir les journalistes et les médias, restant fidèle à son histoire, à ses convictions, et à sa passion : la musique. Après avoir vendu des millions d'albums et su échapper à toutes les modes, Goldman, anti-star au cœur immense, est une figure incontournable de la chanson.

Enfant d'immigrés

Comme un Gainsbourg ou un Aznavour, c'est à Paris, carrefour de l'Europe, que naît Jean-Jacques Goldman, le 11 octobre 1951, dans le dix-neuvième arrondissement. S'il reste fidèle à la capitale française tout au long de sa vie (il habite longtemps Montrouge, la ville de son enfance), ses parents viennent de loin. Immigrés juifs polonais, Alter Goldman et Ruth Ambrunn ont fui la Pologne dans les années 30 pour la France. Leur participation à la Résistance leur vaut une naturalisation à la fin de la guerre. Ils se marient en 1949 et s'installent définitivement à Paris puis à Montrouge avec leurs quatre enfants. De ses parents, militants communistes, JJ garde surtout le goût profond du partage, de la solidarité et de l'égalité, valeurs que l'on retrouve dans nombre de ses textes. De ses origines lointaines, il garde le goût pour l'histoire et les grands évènements (Rouge, Si j'étais né…, Comme toi,…).

Premiers pas en musique

Enfant, il apprend le violon, la guitare, l'orgue, et exerce ses talents de chanteur dans la chorale de l'église de Montrouge, les Red Mountain Gospellers. Mais c'est grâce à son premier groupe, les Phalanster, qu'il découvre sa voie. Nous sommes en 1968 et le groupe connaît un certain succès en tournant dans les bals et les boites de nuit. La consécration a lieu au célèbre Golf Drouot, salle de spectacle prisée dans laquelle débutèrent les Dutronc, Halliday ou autre Eddy Mitchell ! Mais c'est encore trop tôt pour parler de gloire… Jean-Jacques continue ses études, obtient son baccalauréat en 1969, et quitte Paris pour Lille, où il prépare le diplôme de l'EDHEC, grande école commerciale, qu'il quittera en 1973, pour retourner à Paris. En attendant, Jean-Jacques utilise ses moments de liberté pour travailler sa guitare et écrire ses premières chansons. L'été, il quitte le continent pour se lancer à l'assaut des Amériques, du Nord comme du Sud. Il " trace sa route ", aventurier solitaire, et apprend la vie.

Retour aux sources

Après un bref passage par l'armée de l'air et son service militaire de 1974 à 1975, Jean-Jacques retourne vivre à Paris, riche de ses années d'expérience et de travail musical. Entre divers petits métiers et le magasin familial, il enrichit son répertoire. La même année, il découvre Ferré sur scène avec son groupe expérimental Zoo. Ce rock progressif sonne comme une révélation pour le jeune homme en pleine recherche créatrice. Mais c'est en 1975 que " naît " la carrière musicale de Jean-Jacques, lorsque associé à deux amis d'origine vietnamienne, il crée le groupe Taï Phong (Grand vent en vietnamien). La même année sort leur premier album dont l'extrait Sister Jane est un grand succès. Le groupe, auquel un certain Michael Jones est venu prêter main forte, durera jusqu'en 1979 et publiera trois albums (Windows en 1977 et Last Flight en 1979).

Carrière solo

Une fois le groupe séparé, Jean-Jacques se met au travail. Chez lui, il installe un mini studio et compose, encouragé par sa femme Catherine. Le succès est rapide. Dès 1981, Goldman propose Il suffira d'un signe à la maison de disques Epic. Ce 45 tours est un tube, le premier d'une longue série. L'album intitulé sobrement Jean-Jacques Goldman sort la même année et fait découvrir au public un être discret, talentueux, à la voix particulière et aux textes convaincants. Les tubes Quand la musique est bonne et Comme toi, issus de son deuxième album sorti en 1982, confirment le talent de Jean-Jacques dans l'écriture et la composition. Récompensé par le Diamant d'Or de la Chanson française et propulsé au rang de star, le chanteur entame en 1984 une première tournée. La scène n'est pas le fort de cet homme timide et réservé, mais la communion avec son public est extraordinaire.

Pour vivre heureux, vivons cachés…

Fidèle à ce précepte, Jean-Jacques continue son travail acharné sans pour autant s'éloigner de sa famille (il a trois enfants, nés en 1976, 1980 et 1984), ni de sa philosophie de vie. Le fruit de cette passion est Positif, un album sorti en 1984 qui s'arrache comme des petits pains, avec pour fers de lance : Envole-moi, Encore un matin ou Long is the road. 1985 marque un tournant dans sa carrière avec le succès phénoménal du titre Je te donne, extrait de Non homologué, et chanté en duo avec son ami et guitariste Michael Jones. En effet, ce succès donne à Goldman l'idée du trio Fredericks-Goldman-Jones. Parallèlement, son engagement dans les œuvres humanitaires prouvent, s'il en est besoin, sa faculté à donner et à partager. On le voit notamment avec Les chanteurs pour l'Ethiopie, SOS Racisme ou Les Restos du cœur de son ami Coluche.

Ecrire pour les autres…

…est aussi une de ses nouvelles priorités. En commençant en 1986 par le magnifique album Gang pour Johnny Halliday, album qui va rapprocher le grand Johnny d'un public de plus en plus jeune. Suivront les Kaas, Céline Dion (deux albums), Marc Lavoine ou autre Khaled. Jean-Jacques deviendra, au fil des années, un véritable faiseur de tubes (écrits parfois sous un pseudo). Mais pour l'instant, et ce après de nombreuses tournées dans le monde entier jusqu'en 1988 (de la France au Québec, en passant par l'Afrique ou New York) et une nouvelle participation aux Enfoirés en 1989, sa préoccupation est le trio qu'il compose avec ses deux amis Carole Fredericks et Michael Jones. Leur premier album sobrement intitulé Fredericks-Goldman-Jones, sort en décembre 1990. Des centaines de milliers d'exemplaires vendus, que suivra une tournée gigantesque à travers le monde, confirment la fidélité du public envers ce chanteur tant attachant, qu'il soit seul ou (bien) accompagné. Ainsi, son groupe et l'écriture pour les grandes pointures de la chanson française sont désormais ses deux priorités.

Rouge

Rouge, sorti en 1994, épouse parfaitement l'esprit Goldman : chanté avec le chœur de l'Armée Rouge, le titre phare est un hymne à l'amour, au respect de l'autre, et un clin d'œil à l'histoire. Jean-Jacques ne renie jamais ses appartenances politiques nettement à gauche, en hommage sans doute à ses parents communistes, et à son demi-frère Pierre, révolutionnaire assassiné en plein cœur de Paris en 1979. L'album est encore un immense succès, tout comme les disques composés à cette époque pour Céline Dion (D'eux) ou Khaled (encore une Victoire de la Musique pour le titre Aïcha). Il faut attendre 1997 pour que Goldman reprenne les habitudes d'un chanteur solo avec son album En passant. Sans surprise , il s'arrache à plus d'un million d'exemplaires et révèle un auteur mûr, plus mélancolique, sûr de son art et de sa voix.

Un monument de la chanson

Discrètement, le style Goldman s'est imposé dans la chanson française de ces années 80-90. A cinquante ans, si Jean-Jacques change de vie (il se remarie avec Nathalie, de 28 ans sa cadette, le 13 octobre 2001 à Marseille et ils ont ensemble deux enfants), rien n'ébranle la carrière de cet auteur sensible et tendre. Preuve en est Chansons pour les pieds, véritable exercice de style musical (tout y est abordé, de la valse à la techno), sorti en novembre 2001, quatre ans après En passant. S'il se fait moins prolixe, c'est pour mieux se préserver des médias et des télévisions. Ses apparitions sont minutées, les articles de presse le concernant sont contrôlés. Même si certains voient là une forme répréhensible de censure, d'autres s'accordent à respecter ce droit à la discrétion et au silence. Un journal belge annonce même durant l'été 2005 que Goldman abandonne la chanson ! Un communiqué de presse du chanteur viendra fort heureusement démentir cette fausse rumeur. Mais cette inquiétude du public se révèlera vraie. Peu à peu, et dès 2011, il faut se rendre à l'évidence : les années passent, Goldman part vivre à Londres, et Chansons pour les pieds reste son dernier album studio en 2001. Il communique encore avec ses fans, ses amis, ou quelques journalistes mais de façon parcimonieuse. Malgré les hommages qui lui sont rendus par les jeunes générations (Génération Goldman en 2012, L'héritage Goldman en 2022), il laisse entendre, au début des années 2020, à désormais 70 ans, qu'un retour dans la chanson est peu probable.

Monument de la chanson française, chacun de ses albums est un véritable succès. Homme discret et timide, il a su rester unique, malgré son statut de star. Une star à sa façon….

février 2002-mai 2023


BIO EXPRESS

Né Jean-Jacques Goldman le 11 octobre 1951 à Paris. Apprend plusieurs instruments et chante à la chorale de l'église. Premier groupe en 1968 les Phalanster. Etudes commerciales à Lille de 1969 à 1973. Service militaire en 1975 puis création de Taï Phong avec un premier succès Sister Jane. Carrière solo qui débute en 1979. Sortie de Il suffira d'un signe en 1981. Deuxième album en 1982. Il rencontre un succès énorme mais aussi pas mal de critiques. Avec sa femme Catherine, il a trois enfants en 1976, 1980 et 1984. Je te donne avec michael Jones en 1985. Il s'engage dans SOS Racismes, Les Restos du Coeur... Gang pour Johnny Hallyday (1986). Ecrit pour de nombreux artistes internationaux. Rouge en 1994. Il se remarie en 2001 et a deux nouveaux enfants. Part vivre à Londres et se retire du métier. Plusieurs hommages (Génération Goldman, L'Héritage Goldman) des jeunes générations. Silence médiatique et artistique.




De 1975 à 1979, JJG officie au sein de son groupe Taï Phong. Puis il débute sa carrière solo. De plus, il est également, sous son nom ou sous pseudo, un auteur proloixe qui a écrit pour de très nombreux artistes internationaux. La liste ci-dessous n'est évidemment pas complète mais représente un florilège des oeuvres de Goldman. Pour des discographies complètes, je vous invite à vous référer aux liens mentionnés ci-dessous.

Période Taï Phong :

Taï Phong (premier album) (six titres) dont Sister Jane (1975)

Windows (album)+ C'est pas grave Papa ( 45 tours en solo) (1976)

Les Nuits de solitude (45 tours en solo) (1977)

Back to the city again (45 tours en solo) (1978)

Last flight (album) (1979)

Les années Warner (album compilation) (1984)

En carrière solo :

Jean-Jacques Goldman (A l'envers) 11 titres (1981)

Jean-Jacques Goldman (Comme toi) (1982)

Positif. 9 titres. (1984)

Non homologué (11 titres) (1985)

En public (live) (1986)

Entre gris clair et gris foncé (20 titres) (1987)

Traces (1989)

Frederick-Goldman-Jones (1990)

L'intégrale 1981-1991 (1991)

Frederick-Goldman-Jones sur scène (11 titres live) (novembre 1992) dont Un deux trois, Là-bas, Nuit, A nos actes manqués,...

Rouge (1993) 12 titres dont Elle avait dix-sept ans, Juste après, Il part, Fermer les yeux, Des vies,...

Du New Morning au Zénith (live) (mai 1995) 31 titres dans un double CD.

Singulier (double compilation) 1981-1989 (34 titres) (1996)

En passant (août 1997) 11 titres dont Sache que je, Quand tu danses, Nos mains, On ira...

BOF du film Astérix contre César (1999)

Tournée 98 en passant (live) (1999) 21 titres sur un double CD.

Pluriel 90/96 (2000) Compilation avec les titres de Frederick-Goldman-Jones

L'intégrale 1990-2000 (2000) 8 CD.
Chansons pour les pieds (2001)

Un tour ensemble (live) (juin 2003) double CD, 22 titres.

Et pour les autres ? JJG a écrit les plus grands tubes des années 1980-1990. Pour ne citer qu'eux : l'album Gang pour Johnny Hallyday en 1986 (avec J'oublierai ton nom, Laura), l'album D'eux de Céline Dion ainsi que S'il suffisait d'aimer en 1998, Si tu veux m'essayer de Pagny, Il me dit que je suis belle de Patricia Kaas, plusieurs titres pour l'album Faux rêveur de Marc Lavoine, des titres pour Garou, Maurane, Lavil, Calogero, Khaled, Hélène Ségara, Fiori ou encore Joe Cocker et Ray Charles (rien que ça !). Pour écrire ces titres, il utilise parfois des pseudos. Mais le plus grand succès est sans doute le titre écrit pour les restos du coeur en 1985 qui deviendra l'hymne de l'association créée par Coluche.

Voici une sélection d'ouvrages consacrés à Goldman.

Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France Pierre Goldman. Une curiosité : un ouvrage écrit par le demi-frère de Jean-Jacques abattu en 1979. Pierre était un intellectuel et militant d'extrême gauche qui, après un séjour au Venezuela, revient à Paris pour y mener son combat politique. Ce dernier passe par certains méfaits qui le conduisent à la prison de Fresnes où il écrit ce livre. Durant ses combats, il se fit suffisamment d'ennemis pour être abattu à Paris en 1979.
Non conforme
Jean-Jacques Goldman Portrait non conforme de Page et Varrod aux éditions Favre (1987).
Photos de Gassian
Goldman photos de Calude Gassian aux éditions Putti (1988).

Jean-Jacques Goldman par Claude Gassian aux éditions Tailandier (1991).
Rouge
Rouge par Goldman Matotti et Chalandon (livre-cd)
Goldman par Amine
Jean-Jacques Goldman par Patrick Amine aux éditions Albin Michel (1995).

Jean-Jacques Goldman de A à Z par Mathias Goudeau aux Editions Musicbook (2005).
Les pères...
Les pères ont des enfants dialogue entre deux pères sur l'éducation par Goldman et Etchegoyen aux éditions du Seuil

Goldman Chansons pour les yeux 12 chansons de Goldman en BD (2004). Chez Delcourt.
Des bouts de lui
Goldman des bouts de lui par Françoise Rauzier aux Editions Pierre Marcel Favre (2004).

Cabrel Goldman Simon Souchon par Fred Hidalgo aux Editions Fayard-Chorus Les rencontres de quatre grands artistes contemporains (2004).


Jean-Jacques Goldman tout simplement par Bernard Reval et Annie Reval 312 pages Editions France Empire (2003).
Chorus numéro 53 automne 2005 Dossier spécial Goldman dans le Chorus automne 2005 (Numéro 53) (2005).

Le dictionnaire illustré des chansons de Jean-Jacques Goldman aux éditions Gründ, par Alexandre Fiévée et Jean-Michel Fontaine, 264 pages.
Mais aussi :
Jean-Jacques Goldman Authentique par Sandro Cassati aux éditions City.
Jean-Jacques Goldman Confidentiel par Fred Hidalgo (du magazine Chorus) aux éditions de l'Archipel.
Jean-Jacques Goldman un homme bien comme il faut par Bernard Violet aux éditions J'ai lu.
Jean-Jacques Goldman vivre sa vie aux éditions City par Frédéric Quinonero.
Jean-Jacques Goldman le vent de l'histoire par Emmanuel Bonini aux éditions Didier Carpentier...
Liens et sources :
Quelques sites incontournables sur JJG et d'autres un peu moins mais toutefois informatifs. A vous de faire le tri en fonction des informations recherchées.

https://jjgoldman.net/
https://www.jean-jacques-goldman.fr/
https://musique.rfi.fr/artiste/chanson/jean-jacques-goldman
https://fanzouze.fr/jean-jacques-goldman-biographie/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Goldman
https://www.lefigaro.fr/musique/que-devient-jean-jacques-goldman-le-tres-discret-chanteur-qui-fete-ses-70-ans-20211011
https://www.sudouest.fr/culture/musique/musique-jean-jacques-goldman-sujet-du-prochain-livre-de-l-historien-ivan-jablonka-15138567.php
https://www.nrj.fr/artistes/jean-jacques-goldman/biographie
https://culture.tv5monde.com/musique/biographies-artistes/jean-jacques-goldman-1198
https://www.parler-de-sa-vie.net/jean-jacques-goldman/index.php
https://www.youtube.com/user/JeanJGoldmanVEVO/featured


Première mis en ligne le 19 mars 2001. Version 8 mise en ligne le 27 octobre 2007 . Dernière MAJ septembre 2023
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