Le Petit Dico de la Chanson Française : Chet, parlons un peu de toi : si tu devais raconter ta bio express, ça donnerait quoi ?
CHET :
Un
amoureux de l'écriture devenu chanteur. Signé aux éditions Polygram en
1996 par Philippe Lerichomme. Premier album en 2000 : L'inébranlable
(chez Polydor). Deuxième album en 2002 : L'amour à la française (
Polydor). Troisième album en 2005 : Hymne (chez 2 temps 3 mouvements) .
LPDDLCF : Lorsque tu es passé de Lille à la Guadeloupe, qu'est-ce qui a réellement marqué ta vision de la vie ?
CHET : J'ai appris à relativiser et à nager dans les eaux bleues ou sombres de ces différentes vies. J'ai appris la tolérance.
LPDDLCF : Tu as grandi dans les années 80 . Quels sont les coups de foudre musicaux de ton enfance et de ton adolescence ?
CHET
: Bob Marley , The clash , Jacques Brel, Pixies , Gainsbourg , Dutronc,
Hendrix ,Curtis Mayfield, Parliament, Chet Baker, Miles Davis, Rolling
Stones, Bowie , Lou Reed ,ACDC ( j'ai deux grands frères).
LPDDLCF :
Quand as-tu réellement commencé à lire, c'est à dire à te plonger dans
l'univers du mot et quels furent tes premières amours littéraires ou
poétiques ?
CHET : Molière , Prévert , Baudelaire.
LPDDLCF : Entre jovialité insouciante et désespoir ironique, que choisis-tu ?
CHET : Jovialité ironique et désespoir insouciant.
LPDDLCF :
Au-delà de son extraordinaire univers musical, Chet Baker a, en menant
une vie sombre et dissolue, participé à la légende du Jazz. Il y a
finalement parfois dans Hymne un reflet de ce désespoir (je pense à
Close Hotel, Mon père, ou Chet.) Te sens-tu proche de Chet Baker par
une sorte de lien de sang et d'âme ?
CHET : Le romantisme, la mélancolie, l'absence de tricherie et de maquillage devant les affres du doute de l'existence.
LPDDLCF : Te
sens-tu des affinités dans l'univers de la chanson francophone actuelle
? Es-tu plutôt solitaire, chef de troupe ou le bon copain toujours de
la partie ?
CHET : J'aime Bertrand Belin pour toute sa poésie, j'ai beaucoup de copains et peu d'amis...........................
LPDDLCF
: On t'a souvent rapproché de Gainsbourg. Ce type de rapprochement
facile, ça t'agace ou ça te flatte ? Finalement, le raccourci "à deux
balles " n'est-il pas une façon simpliste de ne pas s'apesantir sur ce
qui fait ton unicité ?
CHET : Gainsbourg chopait Chopin, pour moi il fait partie du patrimoine de la chanson, il me semble logique de s'en inspirer .
LPDDLCF : U es le fils de Charly Samoy, footballeur professionnel. Celà te
fait un point commun avec Obispo et Nolwenn Leroy, celui d'être
enfant de footballeur professionnel. Obispo, Nolwenn, ne sont pourtant
pas des artistes qui appartiennent à ton monde musical. Quel regard
portes-tu sur les "géants" des vente de disques (Obispo, Bruel, Cabrel,
Calogero, Goldman, etc etc) et les petits devenus grands de la
téléréalité (Nolwenn, Jenifer, Olivia Ruiz (pour laquelle tu as écris
d'ailleurs), Jonatan Cerrada,...) ?
CHET :
C'est effectivement mon père. Il a surtout été le gardien de but du LOSC
pendant 10 ans puis directeur sportif pendant 12 ans. Il est vrai
également que je n'ai aucun point commun avec les personnes cités
préalablement , les « géants » apparemment touche des gens et il faut
de tout pour faire un monde (je n'appartiens pas à celui ci).
LPDDLCF
: Laissons tomber la bizarrerie de la question précédente et revenons à
"Mon père" : c'est une chanson très forte de l'album Hymne. Elle a des
airs du Nantes de Barbara, par son orchestration piano-voix mais aussi
par sa chute "mon père", que tu prononces d'ailleurs avec un ton plus
ferme, presque rageur. Le piano lui aussi a des échos de violences
contenues, de colère. Cette chanson t' a-t-elle servi de défouloir, de
psychanalyse ?
CHET : Elle m'a uniquement servi à lui parler, comme j'aurais aimé le faire plus souvent.
LPDDLCF :
Il y a une grande cohérence entre l'orchestration de tes chansons et le
sens de tes mots, ce qui est assez rare actuellement et fait de toi un
artiste très touchant. Comment se passe le travail avec David Hadjadj,
avec lequel tu avais déjà travaillé sur L'amour à la française ?
CHET
: Il a composé et arrangé selon les textes, contrairement aux deux
autres albums, ce qui fait de celui la mon préféré et certainement le
plus personnel. David fait des musiques de films il a donc
naturellement habillé mes histoires comme autant de scénarios .
LPDDLCF : Cet été, (2005) tu vas monter sur la scène des Francofolies de La Rochelle. Comment se prépare-t-on à cet évènement ?
CHET : En tournant avant , en répétant , en se posant pas trop de questions.
LPDDLCF : L'agenda de Chet pour 2005, c'est quoi ? Penses-tu déjà au quatrième album ?
CHET : Je pense à la tournée que l'on fera compacte à la rentrée.
LPDDLCF : Si tu devais mourir demain, en quoi ou en qui voudrais-tu te réincarner ?
CHET : Un grand arbre dans le jardin de mes enfants, un arbre à balançoire , à cabane.
LPDDLCF : Tu
seras sur scène au Theatre de Bobigny dans Rien ne va plus en juin.
Parle-nous un peu de ce projet. Vois-tu le métier d'acteur comme un
prolongement ou une alternative à celui de chanteur ?
CHET
: C'est avant tout une rencontre avec Judith Henry, puis une rencontre
musicale avec Mathieu Bauer metteur en scène et batteur du collectif
(Sentimental bourreau) qui m'a composé deux titres sur Hymne, après les
choses se sont enchaînées naturellement. Je découvre quelque chose de
tout nouveau, quelque chose de passionnant
LPDDLCF
: Je te donne maintenant une baguette magique. Tu peux changer deux
choses de ta vie passée et faire un voeu pour l'avenir . Ca donne quoi
????
CHET : L'adolescence, (un peu trop branleur) mais c'est aussi ça la vie. Mon vœu est le bonheur des miens au quotidien.
LPDDLCF
: Le téléchargement, le peer-to-peer, la diffusion moderne de la
chanson, c'est pour toi plutôt une entrave ou un coup de pouce ?
CHET
: Le téléchargement réglementé ne me, pose aucun problème mais je
trouverai plus logique que ce soit les fabricants qui payent plus que
les usagers.
LPDDLCF : Pour finir, si tu dois choisir une chanson de Hymne , laquelle choisirais-tu et pourquoi ?
CHET : Réellement ! je les aime toutes .