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 William Sheller   Symphoman  1946-...
 

BIO EXPRESS

Né William Jean Desboeuf (plus tard il prendra le nom de Hand) le 9 juillet 1946 à Paris. Vit chez sa grand-mère puis part quelques temps aux etats-Unis avec ses parents, avant de revenir à Paris. Découvre la musique (piano) à dix ans. Conservatoire. Premier groupe dans les années 60. Ecrit My year is a day en 1968. Premier 45T la même année. Premier album instrumental en 1970. Naissances de ses enfants en 1971 et 1972. Premier tube avec Rock'n Roll Dollars. Enchaîne les succès dans les années 70. Ecrit pour de nombreux artistes. Mélange avec réussite classique et rock durant les années 80 dans de nouvelles expériences musicales. Reçoit deux Victoires de la musique en 1992. Apprend en 1998, avant la mort de sa mère, qui était son vrai père. Part à la recherche de sa famille paternelle aux Etats-Unis. Travaille beaucoup avec des orchestres symphoniques. Dépression et hospitalisation en 2014. Annonce la fin de sa carrière en 2021. Publication de son autobiographie la même année.


Musicien de génie et personnage généreux et discret, William Sheller a fait de sa double personnalité son point fort. Américain de sang et français de cœur, musicien classique et rockeur hors-pair, artiste international et confidentiel à la fois,…. Ce mélomane a laissé derrière lui une œuvre superbe et originale. Entre violons et guitares, Sheller marque à sa façon si singulière le paysage musical francophone.

Paris à la Libération.
Pour le petit William, né le 9 juillet 1946 dans le dix-septième arrondissement de Paris, tout commence par un formidable mélange de culture. Son père (ou du moins celui qu'il pense être son père), Jack Hand, est un soldat américain tombé amoureux de la France…et d’une certaine Paulette Desboeuf pendant la fin de la deuxième guerre mondiale. Musicien de Jazz chevronné et grand amateur de musique, Jack inculque à son fils unique l’amour du rythme et de la musique. Cependant, avec Paulette, ils partent en Belgique ouvrir un club de Jazz, et le petit William est placé chez sa grand-mère, puis en pension à la campagne, mais il y déprime et n'y reste que quelques mois. Puis Dad et Paulette récupèrent l'enfant pour l'amener avec eux dans le pays d'origine de Jack. De 1949 à 1953, la famille Hand retourne vivre aux Etats- Unis, dans l’Ohio, où le petit William assiste aux prestations scéniques de son père. Mais Paulette refuse d'épouser Jack et doit se contenter d'un visa de tourisme qui finit par expirer. C’est le retour à Paris, William retourne chez sagrand-mère et le jeune enfant voit naître peu à peu sa passion pour le théâtre et la musique classique.

Fortement influencé par ses grands-parents (sa grand-mère travaille au Théâtre des Champs Elysées, et son grand-père est décorateur), William apprend le piano dès l’âge de dix ans. Il devient un élève assidu et doué. Après des années de cours pour lesquels il abandonne l’école à seize ans, il découvre la déferlante Beatles au début des années 60. Le voilà tiraillé entre sa formation classique et la folie du Rock and Roll.

Noir ou Blanc….
Rapidement, le choix est fait. Adieu le conservatoire, bonjour les Worst, son premier groupe aux accents anglophones. A vingt ans, William est déjà très sollicité. Son talent de compositeur et sa connaissance parfaite de la musique font de lui un artiste convoité, notamment grâce au succès phénoménal de My year is a day, qu’il écrit pour les Irresistibles en 1968. La même année, prenant pour nom de scène Sheller (un subtil équilibre entre Schiller et Shelley), il enregistre, en tant qu’interprète, Couleurs, son premier 45 tours, co-écrit avec un autre débutant de grand talent : Gérard Manset. Plus attiré par l’écriture que par l’interprétation, son premier album en 1970 ne sera qu’instrumental (Lux Aeterna). C'est à cette époque qu'il rencontre Marianne avec laquelle il aura
deux enfants, Johanna en 1971 et Siegfried en 1972.  Il faut attendre cinq ans et une rencontre exceptionnelle avec Barbara (pour laquelle il écrit) avant que William Sheller se décide à enregistrer une véritable chanson. Ce sera Rock’n Roll Dollars, son premier tube.

Succès.
Très vite, l’expérience musicale et littéraire du chanteur lui permettent de vendre beaucoup d’albums, portés par des standards tels que Le carnet à spirale, Dans un vieux rock’n’roll, ou J’suis pas bien. Sa musique, bien que commerciale et dansante, apporte cependant un vent nouveau dans le paysage musical français. Avec des textes poétiques et des musiques d’une grande maîtrise technique, Sheller devient le « symphoman » de la chanson, du nom de son troisième album en 1977. De musique de films (Erotissimo, Retour en force,…) en ballets, en passant par ses propres enregistrements, le musicien est désormais une pointure. Il a la particularité d’être autant respecté par le public pour ses succès, que par la profession pour ses talents de compositeur et sa polyvalence (il écrit notamment pour Barbara, Philippe Chatel, Nicoletta, Dalida, ou Catherine Lara).

Mélancolie.
Côté musique, on retient surtout de lui l’aspect mélancolique de ses chansons, dont les textes et les mélodies ne sont pas sans évoquer le mal-être adolescent (J’suis pas bien, Une chanson noble et sentimentale, Nicolas, Maman est folle, Une chanson qui te ressemblerait,…). A la manière du Jonasz des Vacances au bord de la mer, il exprime une sensibilité à fleur de peau qui touche l’auditeur de 7 à 77 ans.
Un style musical qui fonctionne à merveille sur scène, où William se plaît à apparaître dès les début des années 80. Il donne ainsi une nouvelle dimension à sa musique, modifiant au gré des tournées l’accompagnement sur scène (de l’orchestre symphonique au piano seul). Il remplit ainsi les plus grandes salles : Bobino, Olympia, Palace, Bourges, Le Grand Rex…

Expériences musicales.
Déjà ancré profondément dans la musique classique, Sheller entreprend, vers le milieu des années 80, de créer de véritables œuvres originales. Cela commence par son album Univers en 1987, puis se prolonge avec le merveilleux Ailleurs en 1989, dont le packaging fait aussi montre d’un grand talent artistique. Les deux albums font grand bruit et détonnent dans cette fin des années 80 où émergent les courants les plus disparates (rap, rock, pop, electro,…). Dans la foulée, l’artiste rend hommage à Victor Hugo en mettant en scène, bien avant la folie « Notre Dame de Paris », le spectacle Quasimodo, avec Nicoletta. Les années 90 débutent par une moisson de succès. Sur scène tout d’abord, où Sheller se plaît à jouer les trouble-fête, parfois seul, parfois accompagné de 70 musiciens (dont son fils Siegfried, guitariste) ! Dans les médias ensuite où ses disques sont récompensés par deux Victoires de la Musique en 1992, ainsi que par l’Oscar de la Chanson Française ! C’est la consécration pour un chanteur hors-norme.

Changement de rythme.
Comme pour mieux surprendre son public et ne pas tomber dans la routine, Albion, sorti en 1994, casse le rythme classique imposé par l’artiste depuis de nombreuses années : résolument rock, voire « metal », l’album joue la carte de la musique anglo-saxonne. Si Sheller est moins présent à la fin de ce millénaire, il n’en est pas pour autant inactif. Bien au contraire, insatiable compositeur, il s’essaie à de nouvelles expériences pédagogiques et musicales qui l’éloignent des studios, mais pas de la scène. Le résultat : un album attendu en 2000, Les machines absurdes, qui mélange allégrement les styles et les instruments, mais avec toujours autant de beauté et de poésie.

La vérité.
Durant l'écriture de cet opus, en 1998, le chanteur, qui s'occupe de sa mère malade et mourante, apprend enfin la vérité sur son histoire et c'est un choc, qu'il raconte dans son autobiographie William. Paulette lui apprend qu'il n'est pas le fils de Jack, mais d'un autre soldat américain ayant quitté la France à sa naissance et qui n'a jamais réussi à retrouver Paulette et son fils. Cet homme Colin Thomas Mcleod, devient l'obsession de Sheller qui part à sa recherche. Il finit par retrouver la veuve de son véritable père (décédé en 1989, il a été marié et a eu deux enfants, les demi-frères et soeurs de Sheller) et sa famille. Dès lors, l'existence, n'a plus la même couleur et William renoue contact avec cette histoire familiale dont il a été privé durant une grande partie de sa vie.

Musique classique.
Durant les années 2000, l'artiste travaille d'arrache-pied sur des projets "classiques" en travaillant avec le quatuor Parisii ou l'orchestre Ostinato, et en écrivant une syphonie pour le festival de musique classique de Sully-sur-Loire. Ses enregistrements studio portent la marque de ce travail. Il faut attendre la fin des années 2000 pour que Sheller revienne à une musique plus rock dont il a le secret. Mais les années 2010 voient l'artiste se fatiguer. Un rythme de créations élevé, des excès passés qui ont nui à sa santé, Sheller est hospitalisé en 2014 et en sort amoindri.
C'est un homme bouffi, affaibli, qui apparaît à la télévision lors des Victoires de la Musique 2016. Malgré la poursuite de son travail, il perd le goût à sa vie d'artiste, fait une dépression, doit annuler des concerts, et annonce finalement en 2021 la fin de sa carrière musicale. Stylus (2015) est son dernier album studio. De nombreux artistes lui rendent hommage en octobre 2023 avec l'album Simplement Sheller (Albin de la Simone, Calogero, Florent Marchet, Eddy de Pretto...).

Depuis plus de cinquante ans, William Sheller promène son talent cosmopolite à travers le monde. Auteur compositeur de génie, mais aussi interprète discret et mélancolique, le chanteur est rentré dans le patrimoine culturel francophone. Seul ou entouré d’un véritable orchestre, il met en œuvre tout son talent pour donner à la musique ses lettres de noblesse, tout en restant ouvert au plus large public. En somme, intelligemment, patiemment, il sait éduquer nos sens.

SB 2002-2023



A la fin des années 90, après un concert à Dijon, William Sheller reçoit la visite d'un jeune fan qui lui propose de lire ses textes et d'écouter ses morceaux. Séduit par le jeune homme, Sheller y prête attention. Dans une entrevue accordée quelques années plus tard, William dit de ce jeune fan :"Ah, lui, c’étaient ses textes ! Et puis, ce gars un peu fou, un peu révolté, je ne sais pas, il y a des gens, on les voit et ils dégagent des ondes… Ce gars, dans le choix de ses mots, il était comme ça. Alors, après, ce qu’il allait devenir, je ne le savais pas, mais en tout cas, c’était quelqu’un de touchant, de vrai." Il va même jusqu'à le rappeler et influencer sa maison de disques Universal pour aider le jeune artiste à percer. Ce dernier, Damien Saez, rencontrera un rapide succès en France avec son titre Jeune et con, et mènera la carrière qu'on lui connaît.





Couleurs/Quatre saisons 1968 (premier 45 tours) 

Se tu giri la testa (45 tours) 1968  

Erotissimo (B.O. du film homonyme) 1968 
Lux Aeterna 1972 (instrumental)   
Rock'n Roll Dollars 1975      11 titres avec La fille de Montréal, Photos-souvenirs,...

...dans un vieux Rock'n'roll 1976   11 titres avec Genève, Le carnet à spirale, Une chanson qui te ressemblerait....

Symphoman 1977   

Nicolas 1980  11 titres avec Oh j'cours tout seul, Une étonnante européenne, Fier et fou de vous,...
J'suis pas bien 1981   

Olympia 82  1982 (live)   

Simplement 1983       6 titres

Olympia 84 avec le Quatuor Halvenalf 1984 (live) 

 Quatuors 1985

Univers 1987 9 titres avec Basket-Ball, Les miroirs dans la boue, Le nouveau monde,...

Ailleurs 1989 11 titres

Sheller en solitaire 1991 (live en piano-solo)   15 titres

Symphoman (compilation volume 1) 1993   18 titres

Nicolas (compilation volume 2) 1993 16 titres

Le nouveau monde (compilation volume 3) 1993     

Carnet de notes (quatre CD, dont les compilations 1-2-3 ci-dessus, ainsi que Sonatine) (coffret compilation) 1993  
Albion 1994  

Olympiade 1995 (live)

Tu devrais chanter (compilation) 1998    2 CD avec 34 titres + 2 inédits
Les machines absurdes 2000 
Live au Théâtre des Champs Elysées 2001

Epures novembre 2004  12 titres

Parade au cirque royal (live 17 titres) sorti le 31 octobre 2005    

Avatars sorti le 27 octobre 2008, produit par Yvan Cassar et Jacques Erahrt

Piano en ville 2010 mini-album 6 titres

Stylus 2015 10 titres Il s'agit sans doute du dernier album studio de Sheller puisqu'il annonce quelques années plus tard renoncer à la musique.

Préférences l'intégrale 20 CD près de 300 titres 2016

Simplement Sheller (13 octobre 2023) hommage à William Sheller par Calogero, Albin de la Simone, Eddy de Pretto,...
Les plus grands titres du répertoire de William Sheller, revisités en versions piano-voix par tous ceux qui le considèrent comme le grand couturier de la mélodie et l’un des auteurs les plus sophistiqués de la chanson française.





William Sheller l'univers du symphoman par Patrice Culpin, sortie le 25 août 2006. Editions Christian Pirot, 350 pages, nombreuses photos inédites.
Parmi des guitares électriques, un quintette acoustique, un orchestre symphonique ou seul au piano, William Sheller (Paris, 1946) n’en finit plus d’inventorier les genres, de les faire se rencontrer. En recherche perpétuelle, ce compositeur-auteur-interprète déconcertant, arrivé par la variété, a pour ambition de créer une musique de ce temps. Cette biographie, la première paraissant sur le symphoman en baskets, a reçu son accord.


William Sheller par Marie-Ange Guillaume aux Editions Seghers, collection Poésie et chansons

William par William Sheller (autobiographie) 2021 aux éditions Equateurs.
Sans doute l'ouvrage le plus complet sur Sheller puisqu'il raconte lui-même sa propre vie, en évoquant sans fard la découverte de son vrai père en 1998.



https://www.facebook.com/shellerofficiel/
https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Sheller#
http://bestsheller.free.fr/ l'Univers du Symphoman, un site malheureusement plus mis à jour.
https://www.lepoint.fr/musique/william-sheller-met-fin-a-sa-carriere-de-chanteur-18-03-2021-2418395_38.php#11
https://www.discogs.com/fr/artist/260354-William-Sheller
https://www.linternaute.fr/musique/biographie/2719887-william-sheller-chansons-succes-vie-privee-biographie-de-l-artiste/
https://www.parismatch.com/Culture/Musique/William-Sheller-Avec-la-cocaine-j-etais-un-meilleur-musicien-1524332
https://www.rtl.fr/culture/musique/sa-mere-la-bisexualite-le-burn-out-les-confidences-rares-de-william-sheller-7900009334
https://musique.rfi.fr/artiste/chanson/william-sheller
https://www.nostalgie.fr/artistes/william-sheller/biographie
https://www.closermag.fr/people/william-sheller-qui-sont-johanna-et-siegfried-ses-enfants-909946#item=1
https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/william-sheller-ce-bijou-symbolique-quil-ne-quitte-jamais_423205
https://www.france.tv/france-5/c-a-vous-la-suite/c-a-vous-la-suite-saison-12/2373723-william-sheller-se-raconte-c-a-vous-24-03-2021.html

Première mis en ligne le 19 mars 2001. Version 8 mise en ligne le 27 octobre 2007 . Dernière MAJ 4 novembre 2023
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