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Claude François :  "Cloclo" entre danse et paillettes 1939-1978
 

De Claude François, on gardera à jamais l'image d'un artiste intransigeant, aux costumes de paillettes étincelants et aux chorégraphies millimétrées. Chef de file du yé-yé, il fut l'interprète des plus grands succès des années 60 et 70 : Magnolias for ever, Belles belles belles, Alexandrie Alexandra, Le lundi au soleil, Comme d'habitude, Le téléphone pleure, ou encore Le Mal aimé. Celui qui fut l'égal d'une Dalida soulevait des foules immenses. Pour lui, des milliers de femmes en pleurs mimaient en France l'hystérie collective que soulevaient les Beatles outre-manche. En pleine gloire, il disparaît tragiquement mais reste, des décennies après sa mort, plus vivant que jamais.

Un enfant du soleil.

Parce que son père est contrôleur du trafic sur le canal de Suez, Claude naît en Egypte, à Ismaïlia, près du lac Timsah, le 1er février 1939. Lui et sa grande sœur Josette suivront leurs parents, Aimé et Lucie, d'origine franco-italienne, au gré des mutations paternelles. Jeune homme, il vit une enfance rêvée, jusqu'à la nationalisation du canal en 1956, par le président Nasser. Expulsés, les François rejoignent la France et s'installent sur la côte d'Azur, tout d'abord à Marseille, puis à Monaco et à Nice. Ce changement rapide de situation pèse sur Aimé et altère sa santé. Claude, âgé de dix-sept ans, prend les rênes de la famille et se voit dans l'obligation de trouver très vite un emploi. Mais cela ne l'empêche pas de développer une passion pour la musique et la danse : piano, violon et batterie lui permettent de s'évader d'une vie devenue difficile.

Premier cachet.

C'est ainsi que le jeune Claude débute à dix-huit ans aux percussions dans l'orchestre d'Aimé Borelli puis dans celui de Louis Frazio et plus tard, d'Olivier Despax. Malgré les remontrances de son père, Claude s'investit totalement dans cette voie artistique. Son charisme et sa beauté de jeune éphèbe le font connaître dans les milieux branchés de la nuit. C'est d'ailleurs dans une boîte de nuit qu'il rencontre une danseuse anglaise, Janet Woolcoot, qui deviendra sa femme en 1960 . Il y rencontre également Sacha Distel et Brigitte Bardot qui lui conseillent, de concert, de " monter " à Paris. Sans un sou, Claude quitte le soleil méditerranéen pour la grisaille parisienne en 1961, et découvre une capitale chamboulée par le rock et les yé-yé.

La vague des yé-yé.

Profitant de la vague de succès de la génération Salut les copains, Claude enregistre un premier 45 tours Nabout twist, sous le pseudo de Koko, aux éditions Fontana. Ce twist arabe n'a aucun succès, à une époque friande de reprises de grands standards américains. Claude ne se laisse pas déstabiliser par cet échec, et, tout en abandonnant son nom de scène au profit de son vrai nom, sort un second 45 tours qui explose au Hit-Parade : Belles belles belles est le premier d'une longue série de tubes. Cette reprise des Everly Brothers sort quelques semaines après la mort de son père. Très affecté par ce décès (les deux hommes étaient brouillés depuis peu), le chanteur se lance avec encore plus d'acharnement dans le travail . Il scelle ainsi une réputation sulfureuse de bourreau du travail, intransigeant et inébranlable.

Une prestation scénique incomparable.

Les premiers titres de Claude François sont ingénieusement des reprises américaines, très dansantes et à la base rythmique très simple. Dis-lui, Marche tout droit, ou Si j'avais un marteau (reprise du succès de Trini Lopez), fonctionnent parfaitement, mais c'est sur scène qu'il séduit le public. Ce jeune homme blond à l'apparence asexué est un danseur hors-pair, au look bon chic bon genre. La gente féminine succombe rapidement à son charme et participe à ses premiers succès. Cloclo s'approprie alors un public très jeune qui lui restera fidèle toute sa vie. En échange, il sacrifie sa vie à sa carrière. Nombreux sont les jeunes chanteurs qui ont tenté leur chance au début des années 60. Rares sont ceux qui sont encore présents aujourd'hui ou qui ont marqué leur époque. Pour y parvenir, Claude travaille nuit et jour, précipitant la faillite de son couple. J'y pense et puis j'oublie rappelle cet épisode douloureux de sa vie privée. Propriétaire désormais de sa somptueuse demeure de Dannemois, dans l'Essonne, Cloclo devient un véritable phénomène. 1964 est l'année de son premier Olympia, salle mythique dans laquelle il retourne dès 1965 pour enregistrer la célèbre émission Musicorama. Désormais, il s'accompagne sur scène des fameuses Clodettes, jeunes femmes superbes qui mettent en valeur, par leur tenue légère et leur chorégraphie parfaite, le personnage central du chanteur. Le spectacle de Claude François est un véritable feu d'artifice scénique dont la gaieté n'a d'égal que la rythmique envoûtante des chansons.


Le sommet de la gloire.

L'entêtement avec lequel Claude mène chacune de ses entreprises, fait de lui, en cette année 1968, un homme comblé. Isabelle, sa nouvelle compagne, donne naissance à Claude Junior au mois de Juillet (Marc, son second fils, suivra l'année d'après). Séparé de sa maison de disques, il crée la maison Flèche et devient ainsi son propre producteur. Enfin, chacun de ses disque se vend par centaines de milliers et Cloclo devient, avec l'aide des radios et des télévisions, la vedette la plus médiatique de ces années 60. Un titre, particulièrement, sera à l'origine de cette gloire. Comme d'habitude, créé en 1968, devient avec les années une des chansons les plus mondialement interprétées (Presley, Paul Anka, Franck Sinatra ou encore les Sex Pistols, la chanteront en anglais, et feront de My Way un air aussi célèbre que l'Imagine de John Lennon). Chef d'entreprise, Claude ne se contente pas de mener les disques Flèche avec une main de maître, il produit aussi de jeunes artistes tels que Chamfort ou Juvet et commercialise un parfum. Il rachète également le magasine Podium, qui, à l'instar du célèbre Salut les copains, diffuse dans la presse écrite, les succès de la chanson auprès de la jeunesse. Rien ne l'arrête, ni le surmenage qui le guette, (il est victime d'une syncope sur scène à Marseille), ni un terrible accident de voiture dont il est victime en 1970.

L'homme à tout faire.

Entre les tournées interminables dans le monde entier, son métier de producteur, sa vie privée et la promotion de ses nouveaux disques (Chanson populaire, Ca s'en va et ça revient,…) Claude François trouve le temps de racheter une agence de mannequins et un magasine érotique Absolu. Son goût immodéré pour les femmes assoie sa réputation de coureur de jupons. Exigeant, voire odieux avec ses collaborateurs, frivole, orgueilleux, acharné dans le travail, de nombreux traits de caractère ternissent sensiblement l'image du chanteur, si bien qu'il est parfois victime de sa réputation, comme lorsqu'un fan l'agresse lors d'un concert en 1973. Star immense, sa vie publique lui coûte très cher : d'un redressement fiscal à une tentative de meurtre, en passant par l'incendie de sa maison ou l'explosion d'un cocktail Molotov dans ses bureaux, Claude François vit sur le fil du rasoir. C'est encore un accident qui lui coûte la vie le 11 mars 1978. Alors qu'il triomphe sur les ondes avec Alexandrie Alexandra, il s'électrocute dans la baignoire de son domicile parisien. La mort précipite l'entrée de Cloclo dans la légende de la chanson, faisant de sa propriété de Dannemois un Graceland à la française, véritable lieu de pèlerinage. Des dizaines de milliers de personnes assistent à ses obsèques en l'Eglise d'Auteuil à Paris.

Véritable chef d'entreprise, marquant de son déterminisme et de sa rage de vaincre le monde de la chanson, Claude François a dirigé pendant presque vingt ans un empire culturel et musical. Avec Podium ou les disques Flèche, l'interprète Cloclo savait également se muer en impitoyable homme d'affaires. Belles belles belles, Le téléphone pleure, C'est de l'eau c'est du vent, Comme d'habitude, Je viens dîner ce soir, Je vais à Rio, ou encore Toi et moi contre le monde entier, font encore danser des millions de fans à travers le monde. Celui que la mort, tout comme Dalida quelques années plus tard, en 1987, a porté au firmament de la chanson populaire, reste associé à jamais à un art très visuel, pour lequel danse, chant, strass et paillettes se mêlent merveilleusement.

avril 2002-mai 2023

Claude François 1939-1978

BIO EXPRESS

Né à Ismaïla en Egypte le 1er février 1939-Décédé à Paris le 11 mars 1978. Petite enfance en Egypte, puis vit sur la côte d'Azur. Son père tombe malade et Claude doit chercher un emploi à 17 ans. Il développe une passion pour la musique. Joue dans un orchestre, se marie en 1960 puis monte à Paris. Premier disque Nabout twist. Décès de son père et sortie de Belles, belles, belles en 1962. Il achète le moulin de Dannemois. Premier Olympia en 1964. Début des Clodettes. Nouvelle compagne et naissance de Claude Junior en 1968. Naissance de Marc en 1969. Il crée sa propre maison de disques Flêche, rachète le magasine Podium. Il est une vedette incontestable. Il mène tous ses projets de front et s'épuise parfois au travail, ou prend des risques (malaise sur scène, accident de voiture). Il décède électrocuté dans sa salle de bain en 1978. Sa mort est un choc pour tout le pays. 




Quarante ans déjà que les tubes de Cloclo nous font danser et rêver. Impossible ici de faire le tour de la totalité de ses enregistrements, compilations, live, tirages étrangers, etc...On peut se reporter aux sites référencés dans les sources en bas de cette page. Outre la très complète intégrale de 38 CD's, sortie en 2000, nous essaierons ici de retracer les grands moments de la carrière discographique de Cloclo.... Les titres cités sont des albums, sauf précision contraire. Entre chaque 33 tours, Claude François faisait paraître de nombreux 45 tours (quatre titres dans les années 60) dont il serait difficile ici de nommer la totalité. De même, l'après-Cloclo est riche de compilations, de réeditions et de versions inédites en tout genre. La discographie suivante s'arrête volontairement à la mort du chanteur. Il existe de très nombreuses compilations rassemblant les succès du chanteur.


1962 Mars Nabout twist (premier 45 tours sous le pseudo de Koko)

1962 Octobre Belles belles belles (45 tours)

1963 Juin Dis-lui

1963 Décembre Si j'avais un marteau

1964 Juin J'y pense et puis j'oublie

1964 Octobre Donna donna (45 tours)

1964 Décembre Claude François à l'Olympia (live)

1965 Juin Les choses de la maison

1965 Octobre Même si tu revenais (45 tours)

1965 Décembre Même si tu revenais

1966 Janvier Le jouet extraordinaire (45 tours)

1966 Décembre J'attendrai

1967 Janvier J'attendrai

1967 Novembre Comme d'habitude

1968 Décembre Eloïse

1969 Juillet Un monde de musique

1969 Novembre Menteur ou cruel

1969 Décembre Serre-moi griffe-moi Public à l'Olympia

1970 Avril C'est de l'eau c'est du vent (45 tours)

1970 Novembre C'est Noël et j'aurai tout ça

1970 Décembre Si douce à mon souvenir

1971 Mai C'est la même chanson (45 tours)

1971 Juin C'est la même chanson (album)

1971 Novembre Il fait beau il fait bon

1972 Juin Viens à la maison

1972 Décembre Le lundi au soleil

1973 Juin Je viens dîner ce soir

1973 Novembre Chanson populaire

1974 Avril Cherche

1974 Le mal aimé

1974 Octobre Le téléphone pleure (45 tours)

1975 Juin Toi et moi contre le monde entier

1975 Octobre Cherche (live)

1975 Décembre Pourquoi pleurer

1976 Février Sale bonhomme

1976 Décembre Le vagabond

1977 Juin Je vais à Rio

1977 Septembre Toi et le soleil (45 tours)

1977 Octobre So near and yet so far


1977 Décembre Magnolias for ever

1978 Avril Alexandrie Alexandra (45 tours)

Quelques liens à consulter, puis une sélection de livres (il en existe des dizaines sur le marché).


L'audiothèque Claude François avec des photos, une discographie, les passages TV... https://www.claudefrancoisaudiotheque.com/


Une page Facebook : https://fr-fr.facebook.com/claudefrancoisofficiel/


Un autre site : http://secavi.free.fr/cf/


Le moulin de Dannemois : https://www.moulindeclaudefrancois.info/

Claude François de A à Z par Gilles Lhote aux éditions Albin Michel (on doit à Lhote le même type d'ouvrages sur Brel, Brassens, Johnny, Dutronc, etc...)

Claude François pour un peu de bonheur de Claude Fléoutier aux éditions Lattès
Claude François par Gilbert Moreau
Claude François L'enfer du décor par Josette Martin

Le temps passe le coeur reste par Sylvia Mathurin (1993) chez Fixot


Claude François Histoire d'une revanche

Claude François L'impossible vérité

Claude François 20 ans pour toujours

Claude François inconnu par François Diwo aux éditions LGF (2008)


Claude François l'intelligence populaire en chansons par Olivier Delavault aux éditions du Rocher (2023)

 Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Discographie_de_Claude_Fran%C3%A7ois
https://www.discogs.com/fr/artist/270795-Claude-Fran%C3%A7ois
http://www.encyclopedisque.fr/artiste/1879.html
https://www.claudefrancoisaudiotheque.com/discographie
https://musique.rfi.fr/artiste/chanson/claude-francois
https://www.fondsdedotationclaudefrancois.fr/
https://www.lexilogos.com/claude_francois/index.htm
http://claudefrancois69.free.fr/discographie-.html
https://www.claudefrancoisaudiotheque.com/


Première mis en ligne le 19 mars 2001. Version 8 mise en ligne le 27 octobre 2007 . Dernière MAJ mai 2023
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