C'est à Nancy que grandissent les enfants Couture,
Bertrand Charles Elie, né en 1956, son frère Jean-Thomas, (né en 1959 et qui deviendra Tom Novembre) et leur soeur Sophie,
dans les quartiers populaires de la rue de la Charité. Tout gosse,
Bertrand s'inventent des films, des petits spectacles avec ses
frères et soeurs. Il apprend le dessin en même temps que
l'écriture et le piano à sept ans avec sa grand-mère.
Puis à treize ans, c'est la guitare, l'écriture. Adolescent,
il sait qu'il sera réalisateur et avec son frère Tom,
ils réalisent des petits films en super 8. Leur enfance est heureuse.
Leur père est antiquaire. C'est un homme gai, dynamique, rieur
et joueur. Il vend des meubles mais sait reconnaître leur valeur
artistique. Cet amour de l'art, il le transmet à ses enfants. Ce
père est aussi créateur, peintre, architecte, et ces multiples
étiquettes donnent le goût des musées et des églises
aux enfants. Musique et peinture enrichissent Bertrand et à seize ans, il prend la route pour découvrir la vie....
Après avoir passé le Bac en candidat libre, il s'inscrit
aux Beaux-Arts afin que l'image le conduise vers le cinéma
qu'il ne perd pas de vue depuis l'adolescence. Pour vivre, il écrit
et chante ses chansons : au hasard des routes, il se retrouve au Festival
Folk de Cazals, et il y fait un passage remarqué. On lui
propose même l'enregistrement d'un disque. Mais le temps passe,
et ce projet tombe à l'eau.
Charlélie se consacre avec succès à la peinture.
Encouragé par un ami, Pierre Eliane, il finit par enregistrer
et autoproduire un disque : Douze chansons dans la sciure en 1979,
produit à 1000 exemplaires. Etonnamment, le disque se fait quand
même remarquer sur Europe 1, grâce à un concert
à la Péniche, canal St Martin à Paris, devant
une vingtaine de personnes, dont...un critique du journal Le Monde. C'est
ce dernier qui fera paraître un article élogieux sur Charlélie
Couture, et ce dès le lendemain. Puis c'est le Printemps de
Bourges. Charlélie obtient parrallèllement son diplôme
aux Beaux Arts.
Fort du succès de son premier disque, il enregistre Le Pêcheur qu'il chante au Café de la Gare de son ami Coluche.
C'est ici que Chris Blackwell (d'Island Records, producteur de
Bob Marley, Robert
Palmer, Grace Jones,...) le remarque et en 1981, le troisième
album de Charlélie (Pochette Surprise)
est enregistré sous le label Island. Il crée aussi avec Tom et des amis
créateurs Local à Louer, un groupe d'artistes qui exposent et se
produisent dans un local à louer dès 1982. Cette idée de l'art multiple
encourage Charlélie dans sa voie créative : l'homme chanteur, écrivain,
dessinateur, photographe,...
Son troisième disque est un succès. Les enregistrements
s'enchaînent, jusqu'à une nomination aux Césars pour
la musique qu'il a écrite pour le film de Claude Berri Tchao
Pantin (avec Coluche). Par un chemin détourné, Charlélie a enfin accédé au cinéma tant convoité. Il
vit alors entre Paris et Nancy, passe son temps à écrire, peindre, sculpter,
produire les disques de son frère et de ses amis,...
En 1985, au sommet de la gloire, Charlélie marque
une pause. Période Solo Boy, sur scène, ils sont
trois ou quatre seulement. Retour au Blues, retour aux sources, petites
salles, deux, trois mille personnes maximum. C'est une façon certaine
pour lui de briser la routine, l'ennui (cet ennui qu'il craint tellement),
de ne pas tomber dans le piège du Show-Bizz.
Depuis, les disques et les ouvrages s'enchaînent, jusqu'à Double vue, en 2004, pour quelqu'un
qui disait en 1983 que dix ans plus tard, il arrêterait la
chanson !! Le 4 décembre 2001, il est sur la scène de l'Olympia,
concert exclusif retransmis sur Internet.
Ce concert est le point de départ d'une longue tournée de
plus de quarante dates, tournée pendant laquelle il testera en
live son nouvel album 109
! C'est en 2004 que le chanteur quitte la France pour s'installer à
New-York. Il obtiendra quelques années plus tard la double nationalité
franco-américaine. Homme polyvalent, il y exerce son art : peinture,
sculpture, photographie, dessin... et ouvre une galerie en 2010 en
plain Manhattan : The RE Gallery. Sa nouvelle vie américaine lui
inspire l'album New Yor-Coeur en 2006 et un livre de ses créations la même année. Puis l'album Fort rêveur
(2011) donne l'occasion au nancéen de revenir sur le continent européen
où il entame une longue tournée en France puis en Belgique.
C'est avec Benjamin Biolay, devenu un ami, qu'il écrit son nouvel album en 2014 : ImMortel.
S'en suit une nouvelle tournée. Sa vie est partagée entre musique,
créations plastiques, Europe Etats-Unis. Son travail artistique est
reconnu dans tous les domaines et la ville de Nancy l'expose, puis Sète
quelques années plus tard. Mais en 2017, suite à l'arrivée au pouvoir
du controversé Trump, CharlElie décide de revenir en France, après plus
de douze ans d'exil. Il continue son parcours artistique sur le vieux
continent, poursuivant sa recherche picturale, musicale et poétique. Il
publie Même pas sommeil (album) en 2019, puis La mécanique du ciel (recueil de poèmes), ou encore New York memories (nouvelles) en 2021.
Près
de quarante-cinq ans après ses débuts dans la chanson, CharlElie
Couture reste un être à part, voix rauque et accent étrange, textes
bruts, durs, purs, images de BD, dessins saccadés, écriture cisaillée,
un artiste complet et sincère qui a su faire de sa polyvalence une
marque de fabrique. Il est devenu un être polyforme dont la création
raconte notre époque avec des yeux d'extra-terrestres.
SB 2005-2023
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(Photo : site officiel)
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BIO EXPRESS
Né Bertrand
Charles Elie Couture à Nancy le 26 février 1956. Après le bac,
s'inscrit aux Beaux-Arts. Commence à écrire des chansons. Peint avec
succès. Enregistre un premier disque en 1979. Est remarqué par le
producteur de Island records. Pochette surprise en 1981 avec plusieurs
succès. Nomination aux Césars pour la musique de Tchao Pantin.
Enregistre albums sur albums puis part à New York en 2004. Il y ouvre
une galerie - atelier et produit sculpture, dessins, peintures,
musiques... Retour en France en 2017. Continue d'écrire, de peindre, de
jouer sur scène, d'exposer.
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(Photo : Marc Debord)
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